Sébastien Vives Journaliste

Une plume intimiste et singulière

Economie. La RSE, levier de la transition écologique ?

Que permet la Responsabilité sociale des entreprises ? Pourquoi est-elle utile pour le développement durable ? Quels sont les objectifs qu’elle porte ? Longtemps fermé à ces questions par manque d’intérêts (économique, politique) le monde de l’entreprise en a pris le virage. Des nouveaux outils sont utilisés pour une meilleure efficience. Découverte…

Depuis plusieurs décennies, le monde subit, de plein fouet, une crise sociétale structurelle. Une crise à la fois économique, sociale et environnementale. Ces trois domaines (économie, social, environnement) sont les piliers du développement durable, concept tiré du rapport Brundtland et validé par la commission mondiale sur l’environnement et le développement en 1987. Certains Etats ont été les premiers à s’engager sur des mesures environnementales en 1992 au 3e Sommet de la terre de Rio (Brésil).

Après un réchauffement de quelques degrés de plus sur la planète bleue est sorti du chapeau le concept de la RSE (Responsabilité sociale des entreprises). Si les motivations des dirigeant-e-s appliquant ces méthodes sont bien différentes (respect de l’environnement, opportunité économique, valorisation de l’image de marque), les résultats peuvent en tout cas apporter une pierre à l’édifice à la protection de Dame nature.

La RSE prend en compte la partie sociale. La souffrance au travail est de plus en plus présente et oppressante dans le monde moderne en raison de la pression du résultat, de la polyvalence toujours plus forte, de la rentabilité exercée par les responsables de services. Ces derniers subissent également le poids de leur hiérarchie. La course folle à la croissance sans fin augmente le mal être au travail. A son échelle, la RSE peut intervenir en particulier dans les domaines des ressources humaines, dans le cœur du métier (télétravail, visio-conférence), le temps de travail…

Meilleure considération = meilleure production

Au niveau des ressources humaines (RH), la question du recrutement est un enjeu stratégique pour l’entreprise. Le turnover, la baisse de motivation des salarié-e-s due à la valorisation salariale, la répétition des tâches et leur manque d’implication impactent le développement de la structure. Les employé-e-s, pris en considération, sont plus performants dans leur activité. Les instances représentatives du personnel (CE et CHSCT) ne doivent plus être des simples chambres d’enregistrement des décisions de la direction mais des lieux de collaboration. Ils doivent être étendus à la responsabilité sociale et environnementale de cette société, de ses filiales, de ses sous-traitants directs et indirects.

Replacer la valeur humaine au cœur de la décision RH enclenche un cercle vertueux. Dans le même registre, le développement du télétravail, de la visio-conférence et du covoiturage favorisent le bien-être au travail des salarié-e-s et des cadres. Le « buen vivir » comme on le dit si joliment en Amérique-du-Sud. Le personnel peut ainsi se dégager du temps pour soi, pour sa famille, ses amis, ses loisirs, tout en offrant des économies substantielles à sa société (déplacements, réductions du coût énergétique, des consommables…). Ces aménagements, ainsi que l’application de réglementations environnementales, sont de vraies opportunités : les différentes normes dans le domaine ne doivent pas être considérées comme des contraintes mais des leviers de performance. Elles ouvrent de nouvelles perspectives, voire de nouveaux marchés quelquefois.

Des produits plus durables et équitables

La singularité des activités d’une structure est un atout indéniable face à la concurrence toujours plus rude. En s’orientant vers des produits de qualité, le dirigeant peut obtenir l’aval et l’implication de ses employé-e-s. Ces derniers seront plus enclins à confectionner des produits plus durables, plus éthiques, plus sains. Ils ne mettront plus leur santé en jeu et retrouveront l’amour du travail bien fait. Le commerce équitable contribue à faire évoluer la consommation dans un sens qualitatif et un sens éthique. Le commerce équitable a amélioré de 10 à 25% par an le niveau de vie de près de 5 millions de personnes. Ce n’est pas rien.

De fil en aiguille, leur société gagnera des parts de marché supplémentaires. Si le(a) Directeur-rice a mis en place un système de rémunération basé sur les primes d’intéressement et des dispositifs d’épargne salariale, la satisfaction sera collective. En cas de création ou de reprise de l’entreprise en SCOP (société coopérative ouvrière participative), les dividendes seront partagés. Les décisions aussi. Elles peuvent l’être aussi dans des entreprises classiques. C’est une nouvelle forme de management.

Vers un travail plus collaboratif…

Le travail collaboratif n’est pas qu’une simple stratégie de marketing. Il permet d’associer les compétences, les talents au service du collectif. Les décisions collégiales sont prises au consensus, après de longues réunions participatives et de vrais débats de fond. L’information et la décision ne sont plus descendantes mais horizontales, transversales. Ces outils peuvent être appliqués en interne mais également en externe en partenariat avec les fournisseurs, les clients ou les prestataires. Le groupe de travail s’engage sur le développement durable en termes d’objectifs et de moyens à mettre en place pour y parvenir. Un suivi régulier de l’avancement du projet ouvrira la porte de la réussite. Ces travaux devront faire l’objet d’une retranscription écrite et orale à l’ensemble du personnel de l’entreprise. La sensibilisation des équipes aux ateliers coopératifs pourrait permettre un changement des pratiques commerciales. La transition écologique est en marche ? Chiche.

Sébastien VIVES

Article vendu au site http://www.redacteur.com le 29.10.2014

www.traits-dunion.fr

 

 

 

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